Depuis le début de mon stage, je
faisais mes trajets quotidiens en train. Mais depuis la semaine
dernière, une grève perturbe fortement le service et j'ai préféré
pendant le temps de la grève utiliser les minibus-taxis, un autre
moyen de transport un peu particulier. Ça m'a donné envie d'écrire
un petit article sur les différents transports disponibles à Cape
Town.
Les taxis
On utilise les taxis quand on sort le
soir, et que les autres transports ne sont plus en service ou ne sont
plus très sûrs...
La plupart du temps, il n'y a pas de
compteur. Et quand il y en a, souvent on ne s'en sert pas. On annonce
au chauffeur la destination, puis on lui demande le prix ou on en
propose un. Si ça parrait trop cher, on marchande. Au final, on s'en
tire pour pas trop cher quand on partage un taxi à 3, 4 voire 5
personnes (oui on s'entasse à l'arrière, les chauffeurs s'en
moquent et ça permet de réduire le coup). On peut faire le trajet
entre Observatory et le centre ville pour environ 1€ par personne.
La qualité des taxis varie du correct,
pour les compagnies officielles, qui utilisent les compteurs, à
l'inquiétant pour certains. J'ai eu par exemple l'occasion de monter
dans un ORBNI (Objet Roulant aux Bruits Non Identifiés), dans lequel
je m'attendais à chaque démarrage à voir quelques roues partir du
taxi, comme dans un des films de La Coccinelle.
Mais les taxis restent un moyen de
transport très pratique, j'espère que les prix resteront les mêmes
pendant le mondial.
Le train
Je ne vais pas dire beaucoup de chose,
le train à Cape Town, c'est un peu comme le RER/Transiliens à Paris
(Je parle bien du train INTRA Cape Town. Pour les trains entre les
grande ville d'Afrique du Sud, il n'y a rien de comparable. Le
système semble bizarre, à peine développé, et je n'ai pas eu
l'occasion de l'expérimenter). Au sein de Cape Town, le système est
bien pratique. Des trains assez régulièrement (une dizaine de
minutes d'attente maximum sur ma ligne aux heures de pointes),
desservant pas mal de quartier éloignés (mais pas tous, loin de
là).
La gare centrale de Cape Town est en pleine rénovation, ce
qui a probablement été motivé par la Coupe du Monde, mais les
travaux semblent loin d'être finis à maintenant moins de 4 semaines
du premier match. Dommage.
Les minibus-taxis
Ces minibus-taxis, comme leur nom
l'indique, tiennent à la fois du système de bus et du système de
taxi. Ce sont des bus car il y a des lignes prédéfinies (toujours
depuis ou vers la gare centrale dans le centre ville), et car c'est
un système de transport en commun avec 15-20 passagers qui peuvent
se retrouver dans le même mnibus. Mais on les appelle aussi taxi car
il n'y a aucun arrêt définit. Ils suivent des grandes artères et
les gens leurs font signe quand il veulent monter. On indique le
quartier de destination, on paye le prix correspondant, puis à
l'approche du dit quartier on demande au chauffeur de s'arrêter à
un endroit précis. Et enfin, bien que tous les minibus-taxis "officiels" soient enregistrés par la municipalité, l'activité reste privée. Ce sont des particuliers qui font ça pour gagner leur vie. Ils ne sont rattachés à aucune organisation publique.
Ils vont à peu près partout, et
représentent donc le système de transports en commun le plus
utilisé par les Capétoniens. Comme pour les taxis, la qualité varie. De "Oh il est tout neuf, comme c'est confortable" à "Les freins existaient déjà quand ils ont construit ce machin?"
Je trouve les trajets en minibus-taxi
assez amusants. Ça peut aller très vite si le minibus est plein et
que tout le monde va au même endroit, comme ça peut prendre
beaucoup de temps s'il reste de la place, car le chauffeur
ralenti/s'arrête dès qu'il voit un quelqu'un sur la route qui est
potentiellement un client. Il y a souvent quelqu'un dans le minibus
dont le rôle est de crier par la fenêtre le nom de la destination
pour interpeller les gens, puis de récupérer les paiements.
Les minibus-taxis que je prend le matin
sont bien pratique car ils passent par dizaine, et l'attente avant de
pouvoir en prendre un ne se chiffre souvent qu'en secondes. Le trajet
me coûte 5 rands (environ 50 centimes d'euro), ce qui peut
parraître très peu mais qui au final revient plus cher que le train
sur le long terme. Un abonnement au mois pour le train est plus
avantageux.
Pour le retour, je pars de la gare
centrale des minibus, au dessus de la gare de train. L'endroit vaut
le coup d'œil pour la grosse cohue qu'on y trouve. Des centaines de
minibus font la queue sur des multitudes de « quais », en
fonction de la destination qui est affichée à l'entrée de chaque
quai et à l'avant du minibus. Les gens montent dans le premier
minibus de la file et celui-ci part quand il est plein. La notion de
plein varie selon les chauffeurs. Pour certains, le bus est plein
quand chaque siège est utilisé, pour d'autres, il n'est pas plein
tant que les passagers ont encore la place de bouger les bras. On
peut parfois se retrouver à 20 passagers dans un bus qui contient
officiellement entre 13 et 15 places... Je parle de passager, il faut
bien sûr rajouter le chauffeur et, dans certains cas, le « crieur »
La gare centrale des minibus
Les bus
Il y a aussi un système de vrais bus à
Cape Town. Mais je ne l'ai jamais utilisé. Il n'est pas beaucoup mis
en avant, il n'y a pas beaucoup d'informations dessus. Je pense que
je n'aurai pas vraiment l'occasion de les tester.
Les bus IRT
Le système IRT, pour Integrated Rapid
Transit, est un nouveau service de bus tous neufs bien moderne qui
n'existe pas encore et qui est dont le but était d'être mis en
place pour la Coupe du Monde. Ils sont très en retard et ça ne sera
pas le cas. Peut être que la ligne reliant le centre ville au stade
sera mise en service, mais pour l'instant je n'entend aucune nouvelle
là dessus.
Là, vous me demandez « Mais pourquoi
cela prend tant de temps de mettre en circulation de nouveaux bus? ».
En fait, ces bus vont utiliser des routes toutes neuves aménagées
spécialement pour eux sur les grandes artères et voies rapides de
la ville de Cape Town. Et il faut donc amènager ces routes (toutes
rouges, c'est rigolo), et avec la circulation qui ne peut pas être
totalement bloquée sur les grandes artères, ça avance petit à
petit. Il faut aussi construire les stations, qui ne sont pas de
simples arrêts avec abribus sur le bord du trottoir, mais de
véritables « cabines » qui font toutes la longueur du
bus et dans lesquelles les passagers pourront attendre
confortablement les bus. Et ces stations sont situées au milieu des
routes avec les voies de bus de chaque côté pour qu'une seule
station puisse servir aux deux sens de circulation. Cela ne facilite
pas leur construction.
Quand il sera mis en place, ce système
devrait être assez efficace vu que les bus circuleront sur des
routes qu'ils seront les seuls à utiliser.
Une route du réseau IRT
Illustration d'une station
Cependant, ce système prête à
beaucoup de controverses et n'est pas très populaire, surtout chez
les chauffeurs de minibus-taxis. En effet, ces nouveaux bus vont tout
simplement leur prendre énormément de clients, et beaucoup de
chauffeurs perdront leur source de revenus. Il me semble qu'à
Johannesburg, un nouveau système de bus à également été mis en
place récemment, et qu'il est victime de beaucoup d'actes de
vandalismes assez violents.